TRAINING BRIGADE D'INTERVENTION THEATRALE - Théâtre de l'Unité

Training Brigade d'Intervention Théâtrale

Brigade de la Toussaint

Animé par Hervée de Lafond et Jacques Livchine

Théâtre de l'Unité

avec Judith Bouchier Vegis, Marc Buliard, Gaïa Chabanier, Florine Chevrolet, Bérengère Cointet, Philippe Coulon, Cécile Dallier, Sébastien Dec, Hervée de Lafond, Giulia de Vecchi, Héloïse Erhard, Catherine Fornal, Camille Friboulet, Fabrice Frichet, All Yamine Gaoua, Myriam Gaoua, Françoua Garrigues, Thibaut Gautier, Claire Hazel, Marjorie Heinrich, Sylvain Hindié, Michèle Lautrey, Julien Lett, Cyril Levi-Provençal, Jacques Livchine, Claire Mathaud, Valérie Moureaux, Sophie Ottinger, Alain Pétard, Pauline Poignand, Nicole Rivier, Lucile Tanoh, Faustine Tournan et Emmanuelle Vein

Octobre-Novembre 2014

Brigade noire de la Toussaint. L'EST REPUBLICAIN

QUAND LE THÉÂTRE DE L’UNITÉ LÂCHE SA BRIGADE D’INTERVENTION DANS LES RUELLES D’AUDINCOURT, UN MATIN DE LA TOUSSAINT, ÇA VOUS MET UNE DE CES AMBIANCES… CERTAINS ONT EU TRÈS PEUR. LA MAJORITÉ A BEAUCOUP APPRÉCIÉ : ÉMOTION !

REQUIEM SOLIDAIRE ET ANTISOLITUDE

À l’image des autres habitants de leur rue, Marie-Thérèse, Francis et Aline ont été surpris par la prestation de Toussaint de la brigade noire très spectaculaire du Théâtre de l’Unité devant leur porte, mais ils l’ont surtout beaucoup appréciée. Photo Francis REINOSO
À l’image des autres habitants de leur rue, Marie-Thérèse, Francis et Aline ont été surpris par la prestation de Toussaint de la brigade noire très spectaculaire du Théâtre de l’Unité devant leur porte, mais ils l’ont surtout beaucoup appréciée. Photo Francis REINOSO

MATIN DE TOUSSAINT calme à Audincourt. Mais soudain, dans la ruelle Frédéric-Louys, que n’empruntent que les riverains, la quiétude est interrompue par l’arrivée d’un groupe d’une trentaine de jeunes hommes et femmes, tout de noir vêtus. Après un court conciliabule, quatre jeunes femmes se pressent au-devant d’un groupe de quatre adolescents arrêtés là en curieux, se postent face à eux et entamer un chant a capella. Ils n’osent pas bouger et demeurent silencieux comme le reste de la troupe qui reste figé dans un ordre impeccable. Les voix sont belles et la mélodie est puissante. La prestation s’achève et les artistes s’approchent des quatre garçons qui, terrorisés, s’enfuient à toutes jambes. Les divas voulaient simplement leur susurrer un poème à l’oreille.

Poème à l’oreille
Pauline, comédienne bisontine nous offre une démonstration, chuchotant une strophe d’un auteur anonyme : « Il n’y a pas de chemin vers la paix. La paix est le chemin. Il n’y a pas de chemin vers l’amour. L’amour est le chemin… » L’effet est saisissant. La troupe, conduite par Jacques Livchine et Hervée de Lafond se poste devant la maison d’un couple de retraités et entame un chant en chœur. Hervée presse la sonnerie. Laurence, la propriétaire apparaît sur le pas de la porte. Hervée l’apostrophe : « Sous nos pieds reposent 4.000 milliards de morts. Cette brigade noire est là pour alléger nos douleurs ». Laurence reste coite. Hervée de Lafond invite un comédien à venir déclamer un poème. Cyril, de la Cie parisienne Cumulus se poste face à Laurence et récite du Victor Hugo. Puis la troupe poursuit son chemin. « Ça m’a beaucoup émue », confesse Laurence. « C’est un beau geste de fraternité ». Ses voisins Claire et Franck se disent « tout remués », par ce spectacle insolite. Jacqueline, la future « élue », reste très bouleversée : « C’est une très bonne idée. J’ai été un peu impressionnée par tous ces gens en noir, mais ça m’a fait drôlement plaisir ». Quelques dizaines de mètres plus loin, Nicole fond en sanglots : « Mon Dieu, c’est un don du ciel ! » confesse cette femme pieuse, frappée par des malheurs à répétition. « C’est un souffle de bonheur et d’espérance ». La brigade fait encore trois heureux, Francis, Marie-Thérèse et Aline, sous l’œil de leur voisine Francine, qui apprécie la musique mais avoue ne pas comprendre le sens de la démarche. « C’est du cinéma ! ». Devant la maison de Monique, rue Charles-Peugeot, même effet de surprise, même bonheur mêlé à beaucoup d’émotion. Le spectacle prend fin. Les 34 comédiens viennent taper la bise à Monique. « C’est le sens de notre démarche : 34 comédiens pour une personne », résume Jacques Livchine visiblement heureux du succès remporté par cette brigade noire, dont l’intervention a été quasiment improvisée en quelques heures, la veille. À l’année prochaine ?

José GONZALVEZ